La Fuite des adhérents de l'Union Populaire Républicaine
Avertissement du 28 mars 2017 : Cet article a visiblement été partagé sur une plate-forme favorable à l'Union Populaire Républicaine et cela fait plusieurs jours qu'une activité inhabituelle touche ce billet de blogue, avec des statistiques de connexion fortes et de nombreux commentaires.
La plupart de ces commentaires sont d'une grande vulgarité et pour certains d'une violence inouïe, dont le dernier que je viens de supprimer, avec des menaces contre mon intégrité physique. Alors je répète aux commentateurs pro-UPR que tout commentaire insultant et même tout commentaire non-argumenté ne sera en aucun cas publié. J'en ai publié un pour l'exemple, mais c'était le dernier. Et je vais plus loin : tout commentaire n'ayant d'autre objet que de montrer votre désapprobation quant à mes écrits, s'il n'est pas argumenté, ne sera pas publié tout simplement parce que cela n'a aucun intérêt.
Deuxième point : dans cet article, j'émet un jugement quant à l'apparence de François Asselineau. Je veux bien croire que ce jugement, un peu moqueur, tombe en dessous de la ceinture et puisse énerver, particulièrement pour des militants politiques très engagés. Mais, en revanche que certains lecteurs prennent ce prétexte pour s'en prendre à moi, m'insulter ainsi que mon travail est inadmissible.
D'autant que j'invite mes lecteurs à un peu se calmer : d'abord parce que cette critique est complètement marginale dans le cadre de mon article (3 malheureuses phrases), ensuite et surtout parce que ma critique n'est en rien insultante : on a le droit de dire d'une personne publique qu'elle n'est pas avenante. Tout simplement parce que c'est une composante, qui n'est bien entendu ni unique ni suffisante, pour émettre un jugement sur la capacité de séduction de nos hommes politiques.
Enfin, l'objet de cet article était extrêmement limité : commenter une des vidéos d'actualité commise par l'UPR il y a désormais près d'un an et sur laquelle je ne suis pas certain qu'il soit vraiment utile de se pencher, alors que François Asselineau participe à rien de moins que l'élection présidentielle. Critiquer mon analyse en pointant son manque de profondeur n'a juste aucun sens : je n'ai jamais prétendu pondre un article profond, j'ai simplement publié une réaction quant à une vidéo de François Asselineau publiée il y a désormais plus d'un an.
Une chose est certaine : si jamais François Asselineau a lu mon blog, il n'a tenu aucun compte des quelques conseils que je lui ai pourtant amicalement adressé. Sa dernière vidéo est une nouvelle fois truffée de ces sempiternelles erreurs de communication que l'on retrouve à chaque fois et qui me font dire que la voie politique qu'il propose est vouée à l'échec : auto-glorification permanente, morgue, mépris des autres, cette vidéo ne déroge pas à la règle! Même le costume de François Asselineau est toujours aussi mal ajusté et le fait passer pour une jean-foutre. Manifestement, il a minci, sans pour autant renouveler sa garde-robe. Très bien, mais dans ce cas là, il faut investir, parce qu'à tout prendre et vu le physique de François Asselineau, il vaut mieux être gros et bien habillé plutôt que mince (enfin, je me comprends) et mal fagotté...
Dans cette vidéo donc, François Asselineau prétend démasquer les mensonges des partis politiques à l'aide de la publication de leurs comptes par l'organisme public chargé de leur supervision, la CNCCFP.
Et de quel énorme et gravissime mensonge François Asselineau nous parle-t-il? Rien de moins que l'odieuse tromperie que commettrait Debout la France en gonflant le chiffre de ses adhérents! En effet, C'est bien le seul "mensonge" que révèle cette vidéo, ce qui montre bien à quel point François Asselineau est obsédé par Debout La France. Faut-il l'être pour nous reprocher un pêché aussi véniel!
Sur le fond, il est évident que François Asselineau a raison s'agissant de Debout La France, dont les comptes révèlent un peu moins de 90.000 euros de cotisations, soit grosso modo 3.000 adhérents. Ce chiffre est évidemment très faible dans l'absolu, et je le déplore. D'un autre côté, il faut aussi voir que le militantisme étant traditionnellement à droite extrêmement faible, ce nombre n'est finalement pas si mauvais, surtout s'agissant d'un parti politique marginal n'offrant aucune place éligible à ses adhérents. Pour tout dire, j'aurais même pensé, avant d'aller voir les comptes, que le nombre réél de militants était inférieur.
Quel mal y-a-t-il à gonfler son nombre d'adhérents? J'ai beau chercher, je ne vois pas, et la chose est vraie de tous les partis, y compris de l'Union Populaire Républicaine elle-même, dont l'un des ex-responsables avait avoué que le chiffre d'adhérents était tout aussi bidon. Et ce pour une raison simple : l'UPR comptabilise en fait comme adhérent toute personne ayant payé une cotisation dans l'année en cours, ce qui coule de source, au cours de l'année précédente, ce qui est déjà plus contestable, mais également au cours de celle encore antérieure, ce qui là frise le n'importe quoi... Et pourquoi ne pas remonter vingt ans en arrière? A ce jeu là, Debout la France, ancien club important du RPR puis de l'UMP, pourrait afficher des dizaines de milliers d'adhérents!
Plus tard dans la vidéo, François Asselineau l'avoue d'ailleurs ouvertement, livrant au passage une information des plus intéressantes : si 1.500 personnes en 2014 étaient d'anciens adhérents ayant cessé de cotiser, ce chiffre signifie que sur les 3.800 adhérents que comptait l'UPR début 2014, près de 40% ont en fait quitté le parti... Ce taux énorme de départ relativise quand même les fleurs que François Asselineau s'envoie au sujet de la mirifique croissance de l'UPR et explique le titre de mon article.
A l'instar des autres vidéos qu'il commet tous les quinze jours, François Asselineau est une nouvelle fois insupportable de morgue et d'autosatisfaction. Entendons nous bien : je suis le premier à reconnaître que gérer un parti politique est loin d'être une sinécure, et je ne doute pas que François Asselineau et ses cadres se démènent pour faire de leur mieux. Mais enfin, cette auto-glorification permanente est tout à fait contre-productive, surtout quand on connaît les pitoyables résultats électoraux de l'UPR. Se gargariser de doubler son nombre de voix, c'est évidement plus facile lorsqu'on part de 0,4%...
Mais en fait, l'observation du rapport de la CNCCFP se révèle catastrophique pour l'UPR, montrant non pas son professionnalisme, comme s'en vante François Asselineau, mais son total amateurisme. Car ce qu'oublie de mentionner François Asselineau dans sa vidéo, c'est cette phrase sibylline que l'on retrouve s'agissant de l'UPR : "La présentation des comptes du parti n'est pas conforme aux prescriptions de l'avis n°95-02 relatif à la comptabilité des partis et groupements politiques".
Cette phrase apparemment anodine est à mettre en parallèle avec les états financiers vides que présente l'Union Populaire Républicaine dans le rapport de la CNCCFP, les principaux chiffres étant donnés dans le corps du commentaire. Cela signifie en fait que la petite PME soit disant si dynamique n'est même pas foutue de respecter la législation et que les comptables internes n'ont pas fait correctement leur boulot. C'est ce qui explique que les comptes de l'UPR sont en fait vierges, la commission indiquant les principaux chiffres dans le corps de ses observations plutôt que dans les états financiers (bilan et compte de résultats).
Autrement dit, à reprendre l'analogie de la petite PME que François Asselineau applique à son parti politique (qui ne me paraît d'ailleurs pas très heureuse ni très cohérente, François Asselineau passant son temps à dénoncer la "SARL Le Pen"), les comptes sont des torchons et tout investisseur avisé devrait vite fuir cette prétendue pépite souffrant d'une tare rédhibitoire : le manque de professionnalisme.
Comme d'habitude, je ne reviens pas outre mesure sur les commentaires de François Asselineau au sujet des autres partis politiques. Si je partage certains de ses commentaires, je trouve leur tonalité inutilement complotiste. Les comptes de l'UMP sont particulièrement mauvais, mais il est complètement faux de dire que de ce fait, l'UMP serait soumise aux banques.
Au passage d'ailleurs, on note que François Asselineau se vante de n'avoir aucune dette financière, présentant ce fait comme une preuve d'indépendance... Cette vantardise est en fait tout à fait ridicule, parce qu'il est évident que l'Union Populaire Républicaine n'étant pas un emprunteur solvable, la voie du crédit lui est fermée, qu'elle ait souhaité ou non y recourir.
De manière amusée, je remarque qu'autour de la treizième minute, alors qu'il explique que tous les autres hommes politiques ne sont pas des professionnels fiables puisqu'ils n'arriveraient pas à gérer correctement leurs partis, François Asselineau ne peut pas s'empêcher de rappeler son brillant pedigree, expliquant que lui serait apte à gérer la France... parce qu'il serait inspecteur des Finances. Sans commentaires!