Appel à la démission d'Emmanuel Macron par François Asselineau

Publié le par Tythan

Désireux de reprendre un peu de service et de publier à nouveau quelques article, j'ai choisi de commenter le dernier communiqué de l'UPR appelant le chef de l'Etat à démissionner.

Posons le contexte : alors qu'Emmanuel Macron et son gouvernement traverse une rentrée très compliquée politiquement, Gérard Collomb, rare poids lourd politique de la Macronie, a annoncé sa volonté de quitter le gouvernement d'ici quelques mois, à l'échéance des Européennes, afin de préparer la campagne municipale de Lyon, ville dont il était le baron incontesté depuis près de deux décennies.

Il y a des choses intéressantes avec ce communiqué, mais en revanche je ne suis absolument pas d'accord avec son principal message, appelant à la démission d'Emmanuel Macron.

Je suis complètement d'accord avec François Asselineau pour dire qu'en réalité, l'élection d'Emmanuel Macron a constitué un véritable hold-up électoral et doit bien plus au dégoût provoqué par l'affaire Fillon dont notre fringuant président a su profiter, bien aidé par une couverture plus que complaisante de la presse à la fois, ce que l'UPR ne mentionne pas, de l'affaire Fillon en elle-même1 et surtout donc (et là l'UPR a raison) de sa propre candidature. 

Autre point d'accord : le programme de Macron était indigent : en fait, concrètement, il n'avait pas de vrai programme si ce n'est de continuer dans la lignée de Sarkozy et de Hollande, soit une optique vaguement néo-libérale, mais sans grande ambition malgré les moulinets dans le vent.

Je ne suis pas loin de penser également comme François Asselineau que le départ de Gérard Collomb est le résultat d'une prise de distance par rapport à la Macronie, qui avait déjà été perceptible en plusieurs occasion, notamment lors de l'épisode où il avait durement condamné le manque de sérieux et l'arrivisme de cette équipe. 

En fait, clairement, il apparaît que les ministres sous Macron, à la notable exception peut-être de Jean-Yves Le Drian, ne sont là que pour passer les plats. C'est bien Emmanuel Macron qui exerce tous les pouvoirs, et il m'étonnerait beaucoup ne serait-ce qu'il écoute l'avis des ministres qui lui doivent tout. Le cas de Gérard Collomb est particulier, parce que lui est un baron, auquel au contraire Macron doit, d'abord par le soutien qui lui a été apporté à l'occasion des présidentielles, ensuite pour avoir accepté une responsabilité ministérielle que Collomb avait toujours dédaigné sous le règne du débonnaire François Hollande alors qu'il aurait pu l'exiger.

Plus qu'une défiance envers le destin d'Emmanuel Macron, certes en difficulté mais dans une situation pas forcément si catastrophique qu'Asselineau lui attribue, je crois déceler chez Gérard Collomb l'envie de retrouver un terrain où il se sent utile, son audition un peu pathétique à l'occasion de l'affaire Benalla ayant bien montré les limites de sa mission au ministère de l'intérieur.

Mais ce qui m'a poussé à réagir, c'est l'appel à la démission d'Emmanuel Macron : je m'élève fermement contre cet appel qui me semble absolument contraire à la logique des institutions de la Vème République. Faut quand même arrêter un peu : Emmanuel Macron a été élu il y a une année et quelques seulement, sur un score qui certes s'explique par le profil de la seconde candidate mais qui est quand même large et incontestable. 

1. Ce qui ne veut pas dire que la presse n'en a pas parlé : de nombreux commentateurs, y compris à la télévision, ont bien souligné l'instrumentalisation incroyable de la justice et l'absence de recul manifestée par ceux qui ont révélé l'affaire, le canard enchaîné au premier chef. Simplement, à mon sens, il aurait fallu en parler beaucoup plus, et les journalistes auraient dû enquêter beaucoup plus sérieusement sur ce terrain là, plutôt que de s'intéresser à la réalité du travail de Pénélope Fillon alors que celle-ci avait en fait déjà tout dit publiquement à la presse. 

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Fin de partie pour Zupiter qui veut nous faire retourner au XIXème siècle.Pour l’heure tout ce qui a été fait par son altesse royale s’est soldé par un lamentable échec.La France régresse dans tous les domaines.Le bilan est calamiteux.<br /> Que son altesse agisse enfin dans l'intérêt de la France et non dans son intérêt !Qu’il consulte les Français sans quoi il finira avec des plumes & du goudron.Cette sinistre mascarade (le bal des incompétents)n’a que trop duré !Contre toute attente même des chefs d'Etat étrangers semblent avoir une pensée amicale,non pas pour son altesse royale mais pour le peuple français:qu'ils en soient remerciés.C'est juste incroyable.Ceux qui nous gouvernent,en France,sont là pour gagner de l'argent,rien de plus.Effarant:la démocratie française n'est plus qu'un régime à la dérive,gagnée par la tyrannie de médiocres ploutocrates.
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P
Je trouve l'appel a la demission de Macron tout a fait justifie au contraire: ce gouvernement ne procede vraiment a aucune reforme, continue de gaspiller l'argent public et accelere meme le deficit, et ne fait qu'apauvrir la classe moyenne tout en la prenent de haut... la consequence previsible? L'election des extremes!<br /> C'est la repetition de l'histoire, a laquelle nous assistons. Hitler a ete elu democratiquement lui aussi... N'oublions jamais cela.
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O
Un tiers des voix ? Non : 44% Alors que Macron n'a fait que 24% ...
T
Le président de la république est élu pour 5 ans. Il est toujours possible pour un président de démissionner, mais je préfère réserver cette possibilité à des situations plus graves que celle dans laquelle nous nous trouvons.<br /> <br /> Le parallèle avec Hitler, franchement, je trouve ça lourd. Faut quand même arrêter, aucun homme politique n'appelle à la violence raciale et le contexte n'a strictement rien à voir. Rappelons que le résultat électoral ayant permis à Hitler d'arriver au pouvoir est d'avoir obtenu environ un tiers des voix, et que les élections allemandes de l'époque étaient marquées par une violence qui n'a strictement rien à voir, et heureusement, avec le contexte français d'aujourd'hui.
A
Il faut dire que l'UPR, c'est le maximalisme permanent. « Plus radical que moi tu meurs » : pour moi, l'UPR est un peu le Lutte Ouvrière du souverainisme. La revendication de « triple sortie » tient du même maximalisme : à un moment, Charles-Henri Gallois (un des cadres de l'UPR) a expliqué qu'il était hors de question de s'allier avec Philippot, car ce dernier appelait à la sortie de l'UE mais pas de l'OTAN...<br /> <br /> Et comme les adhérents sont biberonnés à ce genre de posture outrancière, il est difficile de s'en départir : pour satisfaire ce public exigeant, chaque analyse doit être accompagnée d'une proclamation ou d'une « révélation » tonitruante. Autre exemple dans un registre un peu différent : Vincent Brousseau qui annonce que l'Allemagne est sur le point de sortir silencieusement de l'euro... ce qui permet de pimenter le suivi régulier, sinon franchement soporifique, des soldes « target ». Ou bien François Asselineau qui tient à faire de l'UE une sorte d'héritière du Troisième Reich (vu dans un débat sur « le Média »).
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T
Bonjour et merci pour votre commentaire!<br /> <br /> Quelque part, c'est normal. Parce que François Asselineau a fondé l'UPR sur le tard, en 2007, soit bien après le groupuscule dont il s'est émancipé, le RIF, mais surtout bien après les deux formations, chacune pourtant d'une insigne faiblesse, le MPF de Villiers et Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan. Il a bien fallu se démarquer. Donc il a trouvé ce créneau.<br /> <br /> Sur l'OTAN, franchement, si on peut débattre de ce sujet, j'ai du mal à comprendre l'urgence et je ne vois pas ce qui interdirait à l'UPR de s'allier à des partis ne la prônant pas : il serait toujours temps d'essayer de mettre ce sujet sur la table ensuite.<br /> <br /> Sur Vincent Brousseau, j'ai lu son article, qui était intéressant pour moi mais dont je me doute qu'il ne doit pas passionner les foules. En général, je ne suis pas compétent pour en discuter utilement, mais un point particulier m'a fait tiquer : à un moment, il explique que la non convertibilité euro-allemand vs euro-autres pays du sud ne sera pas remarquée... Ce qui est à l'évidence n'imp'. A supposer que l’imminence de cette décision ne déclenche pas des mouvements de capitaux paniqués vers les pays les plus stables, ce qui est déjà une totale vue de l'esprit, une telle décision aurait immédiatement des conséquences retentissantes.<br /> <br /> Ridicule sur le 3ème Reich. François Asselineau donne les bâtons pour se faire battre.