Passage de François Asselineau dans l'émission "Polonium"

Publié le par Tythan

François Asselineau et Natacha Polony

François Asselineau, ce grand censuré des médias comme il se plaît à se présenter, était de passage dans l'émission animée par Natacha Polony sur Paris Première vendredi soir.

Que dire de sa prestation ? Sans grande surprise, elle a pour moi été très mitigée. Mais, et c'est un peu paradoxal, ce qu'il faut retenir de ce nouveau passage média tient plutôt dans la gestion désastreuse par François Asselineau de l'après-émission que dans l'apparition de François Asselineau à l'écran, où il n'était pas aussi mauvais que cela.

1. Un article de présentation inutile et contre-productif

En effet, François Asselineau a pondu un article rageur sur sa page facebook se plaignant d'avoir été largement coupé lors du montage de l'émission. Comme je pense, la plupart des gens, n'ayant pas accès à la chaîne Paris Première, c'est par cet article que j'ai découvert la vidéo. Et clairement, vu la Grosse Bertha employée par François Asselineau pour dézinguer l'émission, je me suis dit que la vidéo devait envoyer du lourd, en sa défaveur. Qu'on en soit un admirateur ou un contempteur, on ne peut que constater que François Asselineau n'y va quand même pas de main morte :

"Les coupes n'ont pas affecté les participants de la même façon puisque l'émission fait la part belle à Christophe Barbier (L’Express) et à Olivier Duhamel (politologue, juriste, professeur à Sciences-Po, ex-député européen PS)".

Directement, François Asselineau fait dans l'attaque frontale et massive, à la fois contre deux participants à la table ronde et contre les producteurs.

"Pour ce qui me concerne, plusieurs de mes interventions ont été raccourcies, ou purement et simplement supprimées, tandis que des plans de coupe me montrent à l'écoute de MM. Barbier et Duhamel. L'effet produit est parfois de donner de moi l'impression d'un simple spectateur, peu capable de s'imposer dans le débat, et avec peu d'idées à opposer".

Et là, après la première salve, j'ai presque eu un peu envie de rire pour cette dernière remarque : ainsi, le fait pour François Asselineau de se montrer à l'écoute de ses interlocuteurs est interprété par lui comme une marque de faiblesse? Franchement, c'est une réflexion tout à fait ridicule et injuste envers l'équipe de "Polonium". A lire ce paragraphe et la violence de ces accusations, je peux me tromper, mais je pense qu'on peut en déduire que François Asselineau s'est très probablement fâché avec Natacha Polony et ses collaborateurs. Pour être franc, ces propos me font penser à ceux d'un invité sèchement reconduit chez lui qui déverse sa bile et sa rage après coup.

Quant au fait de voir ses interventions raccourcies, si bien entendu cela peut être la marque d'une certaine censure, cette dernière n'est pas forcément illégitime. Certes, je suis un critique féroce de François Asselineau, mais enfin je ne suis pas le seul à relever chez lui une tendance à partir dans des digressions interminables, souvent sans grand intérêt et en tous les cas sans rapport avec ce dont il est question. Ses conférences sont un modèle du genre, mais c'est également vrai lors de certains débats.

"Parmi mes interventions qui ont été supprimées au montage :

a)- j'avais expliqué que mentionner l'existence de l'article 50 du TUE, qui permet de sortir de l'UE, était chose interdite d'antenne..."

Tellement interdit d'antenne que François Asselineau a pu en parler dans l'émission si underground et si subversive que constitue "On n'est pas couché" à laquelle il a été invité en septembre 2014...

Franchement, au-delà du fait que cette proposition me paraît tout à fait fausse, elle est largement hors du sujet du jour, lequel touchait à l'organisation de la campagne présidentielle, ce qui à mon avis justifiait la "censure" dont elle a fait l'objet.

Après, si cela permet à François Asselineau de continuer de tirer le fil de cette marotte et de convaincre quelques gogos supplémentaires, ma foi, grand bien lui fasse...

"b)- j'avais présenté des documents sur les enquêtes de l'OSCE, où cette organisation internationale atlantiste dénonçait le fait que les élections présidentielles en Turquie et au Belarus n'avaient pas été démocratiques parce qu'il n'y avait pas eu égalité des temps de parole donnés aux candidats de l'opposition par rapport aux présidents Erdogan (Turquie) et Loukachenko (Belarus)".

Là, le propos de François Asselineau est tout à fait dans le sujet et, à mon avis, intéressant. Ce thème a d'ailleurs été évoqué ailleurs, avec la transposition, sans mauvais jeux de mots, dans la Russie de Poutine du scandale qu'y aurait constitué cette loi.

Mais, si ce thème est intéressant, il a été traité dans la vidéo et c'est sans doute parce que cet argument, bien que pertinent, n'avait pas besoin d'être outre mesure développé que le propos de François Asselineau a été coupé. C'est regrettable, maintenant, le temps d'antenne est ce qu'il est et on peut comprendre que les monteurs de l'émission ont dû faire des choix, qui se produisent forcément au détriment de quelqu'un.

"c)- j'avais ironisé sur le fait que l'Express avait justement condamné le président biélorusse parce qu'il n'avait pas accordé le même temps de parole aux candidats pour la présidentielle."

Franchement, je ne vais pas aller me coltiner les archives de l'express pour m'intéresser à ce non-sujet que doit être la sincérité de l'élection présidentielle en Biélorussie : je me rappelle justement avoir lu un article de ce magazine sur les dérives dignes du père Ubu du président biélorusse (qui fait défiler ses troupes devant son fils en grand uniforme affublé d'un grade d'officier supérieur alors qu'il est mineur...). Les situations ne sont pas, et heureusement, comparables. J'ai juste une question, qui, je l'espère, démontrera l'absurdité de la colère de François Asselineau : est-ce que cet aspect lui paraît-il le plus important pour décrire le verrouillage de la situation politique biélorusse?

"d)- j'avais conclu l'émission par une intervention remarquée de près de 2 minutes, où j'avais notamment cité John Morley, homme politique britannique libéral du XIXe siècle qui disait « Vous n’avez pas convaincu un homme parce que vous l’avez réduit au silence ». J'avais ainsi solennellement mis en garde MM. Barbier et Duhamel sur le fait que la situation politique était en train de dégénérer et sur le fait que l'UPR, le parti en plus forte croissance de France, représentait la dernière solution démocratique."

La confusion de ce paragraphe laisse à penser quant à celle de la sortie de François Asselineau, à coup sûr une logorrhée dégoulinante d'autopromotion. La première chose à dire, c'est que le name dropping et la citation, qui déjà doivent être utilisés avec précaution à l'écrit, doivent être encore plus rares à l'oral, sous peine de passer pour un cuistre.

Et en l'occurrence, la citation de John Morley, sans connaître exactement son contexte, me paraît tout à fait inopportune : déjà, elle est en fait hors sujet, puisque personne n'enlèvera à François Asselineau sa liberté d'expression. Le sujet, c'est la loi Urvoas qui empêcherait les "petits candidats" de convaincre les Français. Deuxième faute aussi capitale que la première : elle décrit une lapalissade sans pour autant qu'une formule particulièrement habile ou remarquable ne vienne sauver la pauvreté de son propos. Enfin, last but not least, John Morley, s'il n'est pas tout à fait un inconnu, ne bénéficie que d'une notoriété très relative en France. Moi-même, j'avoue avoir dû vérifier qui c'était. Bref, par quelque bout qu'on la prenne, cette citation n'était pas appropriée à la discussion et François Asselineau aurait plutôt dû se réjouir qu'elle ait été coupée.

Mais c'est surtout la deuxième phrase de cet extrait, sans lien logique évident avec la première d'ailleurs, qui est critiquable dans le discours de François Asselineau. L'UPR, du haut de ses mirifiques 0,9% aux régionales, "représenterait la dernière solution démocratique". Ah bah heureusement qu'ils sont là, nous sommes sauvés! Sans eux, qu'est-ce que ce serait! Non mais franchement! Que dire de plus devant une telle saillie? Par charité, je vais me contenter de dire qu'à mon sens, il s'est trompé de débat, "Polonium" n'ayant pas à devenir le réceptacle de la propagande de l'UPR.

François Asselineau conclut ensuite sa trop longue présentation de la vidéo de la manière suivante :

"Cette émission a fait l'objet du même type de montage trompeur que l'émission "On n'est pas couchés" de Ruquier, qui avait été réduite de 55 minutes d'enregistrement à 18 minutes.

Certes, je suis invité, et je remercie quand même Mme Polony de l'avoir fait. Je suppose qu'elle n'a pas la tâche facile.

Il n'en demeure pas moins que la présentation qui est faite de moi et de mes analyses est en partie tronquée par le montage et qu'il en ressort une image inexacte de mes interventions et très incomplète de mes arguments."

On rappelle quand même que, au sortir de l'émission d'On n'est pas couché, François Asselineau avait jugé que les coupes étaient équilibrées, ce qui relativise sans doute ses protestations d'aujourd'hui. A l'époque en effet, François Asselineau était persuadé contre l'évidence, avec ses sectateurs, que son passage avait été réussi et n'était que le prélude de l'explosion de l'UPR.

Ce qu'on retire en tous les cas de cette longue introduction, c'est, outre l'inélégance manifeste des propos de François Asselineau envers Natacha Polony et son équipe, qu'il est très mécontent de sa prestation.

Je m'attendais donc vraiment au pire : avec un fanfaron comme François Asselineau, satisfait de lui même quand il est nettement dominé, il y avait de quoi redouter qu'il se soit fait littéralement exploser.

 

2. Un débat au final audible et où François Asselineau n'a pas démérité

Étonnamment, non. Du moins, François Asselineau n'a pas été plus mauvais que d'habitude. Si on tire un bilan de toutes les interventions de François Asselineau, elles étaient souvent assez pertinentes, dans l'ensemble plutôt bien amenées. Après, tout n'a pas été parfait, mais sa prestation globale ne m'a pas laissé une image aussi catastrophique que celle à laquelle je m'attendais, loin de là. Ceci étant dit, on retrouve toujours les tares indélébiles de François Asselineau qui l'empêcheront à mon sens de briller dans les médias : ses tendances maladives à sombrer dans l'auto-glorification et à céder à une auto-promotion aussi grossière que contre-productive. Voilà, je rappelle bien sûr que c'est le jeu de s'arrêter sur ce qu'on peut reprocher à François Asselineau dans ce débat, mais je tiens à souligner qu'il n'y a pas été complètement à son désavantage, poussant Christophe Barbier et Olivier Duhamel à la faute à plusieurs reprises.

Quant aux coupes dont François Asselineau a souffert, si je ne reviens pas sur son ressenti, je pense qu'il a tort de croire que ses analyses en seraient trahies : le débat reste audible et on comprend bien les arguments de François Asselineau sur le caractère anti-démocratique de cette mesure.

3. Trois erreurs manifestes cependant

La première intervention de François Asselineau fait malgré tout peur pour la suite, puisque comme d'habitude, il ne répond pas à la question posée pour revenir sur un propos tenu auparavant, ne supportant pas le terme "petit candidat". Dans l'absolu, il aurait des arguments pour contester cette remarque pour le moins condescendante, et après tout, pourquoi pas : le journaliste pose une question, c'est à l’invité de décider s'il veut y répondre...

Mais évidemment, François Asselineau gâche tout en expliquant que, compte tenu de son immense parcours professionnel, il aurait pu, lui, sur ce plan, considérer François Hollande comme un "petit candidat"*...

Franchement, je ne sais plus quoi dire pour faire comprendre à François Asselineau que s'il peut et doit être fier de son parcours académique et professionnel, tant d'immodestie ne peut que le desservir.

Deuxième faute de François Asselineau, relevée d'ailleurs par l'ensemble des participants, c'est la comparaison avec Vichy, complètement hors de propos et qui moi me hérisse : c'est une trahison envers la dureté de cette époque et une récupération honteuse que je ne peux cautionner. Je ne reviens pas plus dessus, si ce n'est pour relever qu'à cette occasion, on sent qu'une certaine connivence est en train de se former contre François Asselineau, qui est clairement, à ce moment là de l'émission, en train de passer pour le con de service.

Troisième moment délicat pour François Asselineau, c'est lorsqu'il se fait moucher, de manière assez violente d'ailleurs, sur ses propos quant au Front National, par Olivier Duhamel.

C'est l'occasion de revenir brièvement sur cette histoire. En gros, ce que prétend François Asselineau, c'est que le FN n'est un parti important que parce que le système l'aurait mis en place à cet effet, en propulsant Jean-Marie Le Pen en qualité d'invité principal de l'émission "l'heure de vérité" en 1983 (et on rappelle pour les neuneus complotistes, qu'à ma connaissance, il n'y a aucun lien de parenté entre Alain Duhamel, qui interviewait Le Pen à l'époque, le journaliste, et Olivier Duhamel le politologue, présent sur le plateau**...).

Je veux bien qu'on ait toutes les réserves qui soit face Olivier Duhamel qui n'a à l'évidence pas les mêmes convictions politiques que moi, mais il doit être approuvé lorsqu'il conteste cette analyse un brin simpliste. Il utilise pour cela un argument imparable : l'avènement du Front National est antérieur à cet épisode, avec l'accession de la mairie de Dreux en 1982 de Jean-Pierre Stirbois, son secrétaire général de l'époque, au poste de 1er adjoint.

Je ne vais pas, personnellement, me lancer dans dans une recherche historique sur cette non-question. J'ai plutôt l'impression que c'est Olivier Duhamel qui a raison sur ce coup, et l'article un peu ridicule pondu par Eddy Roos pour contester ce point est tout à fait fallacieux : en prétendant respecter la chronologie tout en méconnaissant l'impact particulier de la percée du Front National à Dreux, où Jean-Pierre Stirbois, secrétaire du FN, était le premier adjoint, il ne fait au fond qu'abonder dans le sens d'Olivier Duhamel.

Ce qui est à mon avis faux dans la conception du Front National de François Asselineau, c'est cette insistance sur cette seule émission de 1983, qui a certes eu une importance considérable, une sorte de déclic, mais qui doit être relativisée, et ce pour deux raisons : la première, c'est que si cet épisode a eu une importance considérable (et bien évidemment, sur ce point je me base sur plus qualifié que moi, Serge Moati notamment), il ne reste finalement qu'un épisode qui au mieux n'a servi que de déclic. A mon humble avis, le passage à la proportionnelle lors des législatives de 1986 a été beaucoup plus significatif, historiquement, pour le Front National, permettant au parti de se structurer avec un réseau d'élus. Réseau certes éphémère et dont les structures vont ensuite se déliter (voir par exemple cet article), mais qui lui a, à mon sens, permis de se développer. La deuxième raison, c'est que si effectivement Jean-Marie Le Pen doit son passage télévisé à l'intervention de François Mitterrand et de ses sbires (ou au moins leur non-intervention), il faut être un minimum objectif : c'est Jean-Marie Le Pen qui a, lors de cette émission, crevé l'écran, d'un avis unanime : j'en ai vu quelques extraits lors des géniales émissions de Serge Moati, et il est évident que Jean-Marie Le Pen a manipulé comme personne les journalistes et tourné l'émission à son avantage. Certes, il doit à d'autres son invitation (qui l'ont au moins permise alors que ses résultats électoraux, réels mais faibles, ne la garantissait pas), mais la qualité de sa prestation, il ne la doit qu'à lui-même.

A tout prendre et bien que la comparaison soit tout à fait anachronique, lorsque François Asselineau a été invité à "On n'est pas couché", en 2014, avec pour seul passif électoral 189 voix et 0,26% aux législatives partielles du lot, il justifiait bien moins que Jean-Marie Le Pen son invitation à la télévision à une heure de grande écoute. La différence avec François Asselineau, c'est que Jean-Marie Le Pen a été bon...

4. François Asselineau au centre d'un traquenard?

Pour le reste, à l'exception de ces trois passages, je pense que François Asselineau n'a pas été si mauvais que cela lors du débat.

Mais on voyait bien qu'il n'était pas à l'aise. Au fond, j'ai eu l'impression qu'il n'appréciait pas d'être là, qu'il pensait être dans un traquenard. Après, je n'ai pas assisté au tournage, peut-être y a-t-il eu des mots avant le début du tournage (ou pas d'ailleurs) qui expliquerait chez François Asselineau cette attitude si renfrognée.

Et quant on regarde un peu l'émission et les attitudes des protagonistes, je pense qu'on peut effectivement remarquer que, à l'exception de l'autre petit candidat (à vrai dire assez inexistant mais qui au moins dégageait une certaine envie, de la "gnaque"), Olivier Duhamel, Christophe Barbier et Natacha Polony semblent, au fur et à mesure de l'émission, se foutre de la gueule de plus en plus ouvertement de François Asselineau. Il y a notamment un passage où Natacha Polony semble presque se justifier d'avoir invité ce dernier***. Ou lorsque Olivier Duhamel le recadre sur le FN. A ce moment là, il dit quelque chose dont j'ai un peu oublié les termes mais qui en gros signifie : bon, sur tout le reste, on a compris que vous êtes un fou et qu'il est inutile de discuter avec vous, mais là, sur ce point, vous avez objectivement tort et même dans votre folie vous ne pourrez que le reconnaître... J'y vais sans doute un peu fort, mais c'est vraiment mon impression.

François Asselineau est trop fin pour ne pas l'avoir senti, et c'est ce qui pourrait expliquer cette violente charge contre l'émission.

Ce qui est à mon avis complètement contre-productif : avec cette sortie, pour le moins inélégante, il est évident que François Asselineau ne va définitivement pas se faire une amie de Natacha Polony, pourtant a priori l'une des rares personnalités médiatiques susceptibles d'avoir de l'indulgence pour lui et son mouvement.

* Objectivement, bien que la maigreur du cursus honorum de François Hollande ait été soulignée par la plupart de ses concurrents pour 2012 (lors de la primaire puis de l'élection), force est de constater qu'il est plus fourni que celui de François Asselineau : diplômé comme ce-dernier d'HEC, François Hollande a lui aussi fait l'ENA dont il n'est certes pas sorti à l'inspection des Finances mais à la Cour des comptes, soit également un grand corps extrêmement prestigieux. Au niveau des études, on est donc à une égalité quasi-parfaite qui est d'ailleurs frappante. Mais ensuite, évidemment, contrairement à ce qu'indique François Asselineau, François Hollande a également un parcours au sein de cabinets très prestigieux, à tout prendre plus que celui de François Asselineau : notre président actuel y a débuté plus jeune, en tant que chargé de mission à l'Elysée d'ailleurs, soit un poste a priori plus intéressant que ce qu'a pu faire Asselineau. A l'opposé de la fonction subalterne de François Asselineau, dans ces cabinets, F Hollande y a occupé des postes de direction en première ligne. F Hollande a également dirigé d'importantes collectivités locales (Tulle, Corrèze) et surtout été le premier secrétaire du parti socialiste pendant des années, notamment lors du gouvernement de la gauche plurielle. Je suis d'accord pour regretter qu'il n'ait jamais été ministre ou qu'il ne soit jamais passé par le privé, mais ce défauts là, François Asselineau les partage avec lui. Si vraiment il fallait, pour déterminer lequel avait le plus réussi avant l'élection présidentielle (de 2012 pour Hollande et 2017 pour Asselineau), le nombre de personnages hauts placés avec qui ils ont déjeuné ou dîner, je crois que François Hollande remporterait ce débat haut la main, et la litanie de hauts personnages mentionnée par Asselineau confinait quant même au grotesque : il n'a pas l'air au courant que Jean-Paul II a probablement dû rencontrer plusieurs dizaines de milliers de gens comme lui au cours de son pontificat. Bref, par tout bout qu'on prenne la question, si on peut critiquer certains manques dans le parcours de François Hollande pour devenir président, objectivement, son parcours professionnel l'y préparait mieux que celui de François Asselineau.

** Si je précise, c'est que je l'ai lu sur l'un des fils facebook, je crois sur celui de l'UPR...

*** Sur le fil Facebook, les internautes complotistes de l'UPR savent d'ailleurs pourquoi : comme vous le savez bien, Natacha Polony est proche de Nicolas Dupont-Aignan (son mari, Périco Lagasse, est en effet l'un de ses rares soutiens médiatiques officiels). Hein, et comme une bonne femme ne peut pas avoir d'avis propre, vous comprenez qu'en fait N Polony a posé un traquenard à François Asselineau... Ce type de propos est absolument consternant, mais ils sont véridiques, sur le fil UPR. Allez, et parce que j'en ai assez de ne pas dire les choses, donnons les pseudos de ces véritables imbéciles : Jean Max, Jacques Dupois et Evhee Beuder.

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Pour répondre à un commentateur qui ne souhaitait pas être publié, j'indique que je ne vois pas d'incohérence dans mon commentaire.<br /> <br /> Ma position globale sur ce débat est nuancée : je pense ainsi qu'à certains égards, François Asselineau a été plutôt bon, notamment lorsqu'il dénonce la fameuse loi Urvoas cadenassant l'élection présidentielle et le recul démocratique. Pour moi, c'était là le coeur du sujet, et quelles que soient les maladresses de François Asselineau, c'est ce qui importe.<br /> <br /> Ceci étant dit, comme je l'explique, François Asselineau n'a pas été parfait et il est même passé franchement, il faut le dire, à plusieurs reprises pour un con (ce qu'il n'est bien entendu pas). <br /> <br /> En cela d'ailleurs, cette prestation ne change pas par rapport à la plupart des apparitions médiatiques de François Asselineau, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il n'est pas du tout une bête de scène. Je le confesse d'autant plus volontiers que c'est un défaut que je partage avec lui, mais François Asselineau manque de répartie. Mais son plus grand problème, c'est l'arrogance, la morgue, qui se dégage de sa personne : c'est d'autant plus insupportable qu'en privé François Asselineau peut se montrer tout à fait charmant et n'est pas du tout cet espèce de monstre bouffi de sa suffisance qu'il donne l'impression d'être.<br /> <br /> En fait, si je dis qu'il n'a pas été si mauvais que cela, c'est aussi et surtout qu'ayant découvert ce passage vidéo par son article introductif, je me suis sincèrement dit, en lançant la vidéo, que vu les commentaires pour le moins négatifs lancés sur sa propre prestation et au vu de ses prestations passées plutôt pitoyables dans l'ensemble alors qu'il en sortait très satisfait de lui-même, j'ai vraiment craint pour lui qu'il ne se soit fait explosé dans les grandes largeurs. Et en fait, non : oui, il passe pour un con à quelques reprises, c'est flagrant pour des observateurs un tant soit peu objectifs, mais cela n'est pas si décisif que cela (comme en témoigne par exemple, le pitoyable tentative du jeune Eddy Roos).
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